Un patient, lors d’une prise en soin, est dépendant des professionnels et, de fait, vulnérable. Une enquête du CREDOC (Centre d’Observation des Conditions de Vie) a mis en lumière que 70% des Français se déclaraient inquiets aussi bien pour eux-mêmes que pour leurs proches des risques de maltraitance.
C’est pourquoi il est nécessaire pour les professionnels de santé de se montrer particulièrement attentifs à leurs actions, gestes et paroles, de façon à garantir le bien-être du patient et la qualité des soins, mais également respecter ses droits, ses besoins fondamentaux et sa santé physique comme mentale.
Il s’agit d’être bientraitant.
Introduction à la bientraitance
Les patients se retrouvent bien souvent dans des situations de grande vulnérabilité lorsqu’ils sont pris en soins. Ils s’en remettent entièrement à l’expertise des professionnels de santé et des manquements à la bientraitance peuvent malheureusement rapidement voir le jour, avec, par exemple, des atteintes à sa dignité, au respect de son intimité, ou encore à ses droits.
Cela peut s’expliquer par la charge de travail très importante qui pèse sur le personnel soignant, mais également par le manque de temps, le sous-effectif ou encore le stress.
Le manquement à la bientraitance ne constitue pas toujours une maltraitance. Cependant, elles peuvent se côtoyer. Les professionnels de santé doivent donc veiller à garantir la bientraitance des usagers et à y veiller au quotidien.
L’enjeu de la bientraitance occupe désormais une place prépondérante, si bien qu’en 2018 a vu le jour la « commission pour la lutte contre la maltraitance et la promotion de la bientraitance » et en mars 2023 ont été lancés les « Etats Généraux contre les maltraitances ».
Les différentes définitions de la bientraitance
La bientraitance est un enjeu quotidien dans la vie quotidienne des soignants. Pourtant, ce concept, entendu de façon similaire entre professionnels de santé, peut être défini différemment en fonction des institutions.
Définition de la bientraitance selon la HAS
La Haute Autorité de Santé (HAS) considère que la bientraitance est avant tout une démarche collective, qui a pour objectif « d’identifier le meilleur accompagnement possible pour l’usager, dans le respect de ses choix,et l’adaptation la plus juste à ses besoins ».
L’ANESM (Agence Nationale de l’Évaluation et de la qualité des établissements et Services sociaux et Médico-sociaux) a indiqué 4 repères :
👉 L’implication de l’usager dans son propre parcours de soin
👉 L’entretien et la qualité du lien entre le professionnel et l’usager
👉 L’enrichissement des structures et des accompagnements à la suite des contributions internes et externes
👉 Le soutien apporté aux professionnels dans leur démarche de bientraitance
Définition de la bientraitance selon l’Etat
L’Etat, par l’intermédiaire de l’ARS, définit la bientraitance comme une « culture, qui inspire les actions individuelles et les relations collectives au sein d’un établissement ou d’un service ».
La bientraitance et la lutte contre la maltraitance sont encadrées par la loi, notamment celle du 7 février 2022 qui définit les maltraitances, comme pouvant concerner « toute personne en situation de vulnérabilité ».
Le 19 mars 2018 a vu le jour la Commission pour la lutte contre la maltraitance et la promotion de la bientraitance, dont le programme s’organise autour de 3 axes :
👉 L’élaboration d’un vocabulaire partagé : une définition et une caractérisation des phénomènes de maltraitance.
👉 L’organisation d’une coordination nationale ayant pour objectif de repérer et traiter les risques et situations de maltraitance
👉 Le partage et la valorisation des initiatives citoyennes promouvant la bientraitance, de façon à faire naître une conscience et une vigilance collectives.
Définition de la bientraitance selon l’université de Paris-Descartes
L’université Paris-Descartes définit quant à elle la bientraitance comme « une posture professionnelle qui s’appuie sur une relation respectueuse, empathique, solidaire et digne, envers les personnes vulnérables et leur entourage, pour favoriser leur bien-être, leur sécurité, leur liberté et leur autonomie (Université Paris-Descartes, Enseignement en ligne – Module 2 : La bientraitance en pratique).
Conclusion à propos des définitions de la bientraitance :
La bientraitance concerne aussi bien le professionnel de santé que l’usager, qu’elle soit abordée en tant que démarche collective, culture, ou posture professionnelle.
Au-delà d’éviter de possibles maltraitances, la bientraitance a pour objectif de garantir le bien-être général de l’usager, sa qualité de vie, et ne peut naitre que d’une démarche proactive des professionnels de santé.
Une personnalisation de l’accompagnement, l’évaluation des situations personnelles, l’identification de situations à risque et la mise en œuvre d’actions préventives adéquates constituent des actions fondamentales à la bientraitance.
Pour la préserver, la formation régulière à la bientraitance, permet de garder en mémoire les bonnes pratiques professionnelles et de se tenir à jour des nouvelles.
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