En 2025, la Haute Autorité de Santé (HAS) a lancé le 6ᵉ cycle de certification des établissements de santé, qui s’étend de 2025 à 2030. Haute Autorité de Santé
Cet échéancier place 2026 au cœur d’une phase stratégique : celle de la mise en application, de l’appropriation et de l’optimisation de ce nouveau référentiel.
Pour les professionnels de santé, les cadres qualité et les directions d’établissement, l’enjeu n’est pas juste administratif : il s’agit de transformer la certification en un véritable levier métier.
Ce qui change dans le 6ᵉ cycle de certification
Un référentiel simplifié et recentré
Le nouveau référentiel de certification compte 12 objectifs (répartis en trois chapitres : établissement, équipes de soins, patient), contre davantage dans les cycles précédents.
Le nombre de critères a été réduit (118 critères dans la version 2025 contre 132 auparavant) et leur rédaction a été optimisée.
Cette simplification vise à rendre la démarche plus lisible et opérationnelle pour les équipes sur le terrain.
Des ambitions renforcées
Trois grands axes structurent ce cycle :
Renforcer les exigences : la HAS veut accentuer ses attentes sur des sujets comme la gestion des risques médicamenteux, la sécurité des dispositifs médicaux numériques, ou la maîtrise des risques liés au numérique / intelligence artificielle.
S’adapter aux priorités de santé publique : par exemple, la pertinence des prescriptions antibiotiques devient un critère impératif.
Faire du patient un véritable partenaire : les droits du patient, son expérience, sa satisfaction sont plus fortement intégrés.
Une démarche d’évaluation maitrisée
L’évaluation se fait toujours via des experts-visiteurs mandatés par la HAS, des professionnels pairs.
La décision de certification (certifié, certifié avec mention, certifié sous conditions, non certifié) reste en place.
Les résultats sont publiés sur Qualiscope, la plateforme HAS qui permet aux usagers de consulter le niveau de certification des établissements.
Les défis et opportunités pour les professionnels en 2026
Une montée de la culture “qualité-risque”
La simplification du référentiel et la clarification des critères obligatoires permettent aux équipes de mieux comprendre où concentrer leurs efforts.
Les professionnels (cadres, soins, management) peuvent transformer la certification en outil de pilotage interne : pas seulement pour “passer l’audit”, mais pour installer une culture de l’amélioration continue.
Intégration du numérique et des nouveaux risques
Avec l’accent mis sur la maîtrise des risques numériques (intelligence artificielle, dispositifs médicaux connectés, gestion des données), les équipes qualité doivent monter en compétences techniques.
Les établissements seront amenés à renforcer leur gouvernance du numérique (cybersécurité, fiabilité des algorithmes, traçabilité des données), ce qui change le rôle des responsables qualité, DSI et gestion des risques.
L’engagement du patient comme levier métier
En 2026, les professionnels devront travailler davantage avec les patients : non seulement comme “usagers” de la certification, mais comme acteurs :
implication dans des comités,
retour d’expérience,
co-construction de projets qualité.
Cette approche renforce la légitimité des équipes qui pilotent la certification, mais demande une organisation adaptée (temps, ressources, méthodes).
Gérer la pression des visites de certification
Avec le 6ᵉ cycle démarré en 2025, de nombreux établissements vivront en 2026 une phase active de visite. Cela peut générer :
une charge de travail accrue (préparation, plans d’action),
des besoins de formation pour équipes sur les critères nouveaux,
une nécessité de prioriser les actions en lien avec les critères impératifs.
Mais c’est aussi une opportunité : transformer ces audits en véritables projets d’entreprise, et non en simple “exercice de conformité”.
Les stratégies gagnantes pour les établissements en 2026
Voici quelques leviers que les établissements peuvent exploiter pour tirer pleinement parti du 6ᵉ cycle :
Mettre en place un pilotage qualité dédié
Créer ou renforcer des cellules qualité / certification, avec des référents par objectif du référentiel.Former les équipes sur les critères clés
Organiser des ateliers autour des nouveaux critères (ex. risque numérique, antibiothérapie, engagement patient).Impliquer les patients
Co-créer des groupes de travail avec des représentants d’usagers, recueillir des feedbacks sur l’expérience patient.Utiliser les résultats comme outil d’amélioration
Après la visite d’audit, capitaliser sur les rapports pour prioriser les actions, et lier les plans d’amélioration à des KPI clairs.Partager les réussites et les apprentissages
Communiquer les progrès (interne + externe) : newsletter, tableau de bord, réunions pluridisciplinaires.
Les impacts à long terme sur les métiers de la santé
Redéfinition des rôles
Les cadres qualité seront de plus en plus centraux, non seulement comme auditeurs, mais comme pilotes stratégiques de la certification.
Le management opérationnel devra intégrer la certification comme un levier de performance et non comme une obligation administrative.
Les responsables numériques (DSI, chefs de projet e-santé) deviendront des acteurs de la certification, du fait des critères liés à l’usage des technologies.
Dynamique d’amélioration continue
La certification ne restera pas un simple événement ponctuel : la logique d’évaluation tous les 4 ans (cycle) se couple à des dynamiques d’amélioration internes plus fréquentes. Les établissements peuvent s’appuyer sur la certification pour structurer des boucles de feedback qualité régulières.
Relation patient-établissement
L’inclusion du patient comme partenaire va renforcer la responsabilité des établissements vis-à-vis des usagers. Les métiers de la qualité, des relations usagers et de la gestion des risques devront collaborer plus étroitement avec les patients.
Pourquoi 2026 est une année charnière ?
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Le 6ᵉ cycle a démarré en 2025, donc 2026 est le moment où les établissements entrent pleinement dans la certification avec les nouveaux référentiels. Les nouveaux critères (numérique, antibiorésistance, partenariat patient) poussent à des transformations profondes dans les pratiques.
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C’est une opportunité pour mettre en place des stratégies qualité “métier”, pas juste des actions de conformité.
Conclusion
En 2026, la certification HAS n’est plus seulement un “label qualité” : elle devient un moteur de transformation des métiers de la santé.
Les établissements qui réussiront ne seront pas ceux qui remplissent des critères, mais ceux qui voient la certification comme une stratégie d’amélioration continue, ancrée dans leur organisation, impliquant les patients et tirant parti des nouveaux enjeux (numérique, sécurité, pertinence des soins).
Pour les professionnels (managers, soignants, qualité, numérique), cette période représente une opportunité forte de redéfinir leur rôle autour de la sécurité, de la performance et de la collaboration.