En 2021, la Haute Autorité de Santé (HAS) a enregistré un nombre alarmant d’événements indésirables graves liés aux soins (EIGS). D’après les enquêtes ENEIS1 menées en 2004 et 2009, il a été constaté que 40% de ces événements auraient pu être évités. Parmi eux, les erreurs liées aux médicaments sont préoccupantes, car elles peuvent avoir des conséquences graves pour les patients, allant de séjours prolongés à l’hôpital jusqu’au pire des cas, la perte de vie.
👉 Près d’un tiers de ces événements indésirables graves sont dus à des facteurs humains, principalement des problèmes de coordination au sein des équipes médicales. Comment pouvons-nous éviter ces erreurs et garantir un circuit du médicament sans embûches ? C’est ce que nous allons explorer ensemble !
Rappel : le circuit du médicament qu’est-ce que c’est ?
Selon l’arrêté du 06 avril 2011, pour éviter les événements indésirables graves et garantir la bonne prise en soin des patients, 4 étapes sont nécessaires. ⤵️
Étape 1 : La prescription
Pour rappel, la prescription est la première étape du circuit du médicament et doit être assurée par un professionnel habilité. Cet acte consiste à indiquer au patient le ou les traitements qu’il devra suivre pour guérir. Pour ce faire, le patient devra être interrogé, examiné et devra renseigner sur ses antécédents médicaux et familiaux.
De nombreux EIGS peuvent arriver dès cette première étape, tels que les erreurs de dosage, les allergies ou intolérances ou encore une erreur d’identification du patient.
Étape 2 : La dispensation
La dispensation est la deuxième étape et est sous la responsabilité du pharmacien. Elle consiste à analyser l’ordonnance délivrée lors de la prescription, de préparer si besoin les doses à administrer au patient et prodiguer tous les conseils nécessaires à l’usage du médicament.
Si le pharmacien perçoit une anomalie dans la prescription, il est en droit de refuser la délivrance du médicament. Il devra cependant prendre contact dans les plus brefs délais avec le prescripteur pour trouver rapidement une solution de rechange.
- Bon à savoir
L’étape de la dispensation est définie dans l’article R. 24235-48 du code de la santé publique.
Étape 3 : L’administration
La troisième étape est l’administration du médicament. Suivant les cas, elle est faite par un médecin, un soignant ou le patient lui-même. Si cette étape n’est pas correctement respectée, l’efficacité du traitement peut être compromise et engendrer des effets plus ou moins indésirables.
Cette étape du circuit du médicament répond au principe des 5B :
👉 Bon patient : l’identité du patient doit être vérifiée avant toute administration de traitement
👉 Bon médicament : l’étiquette du médicament doit correspondre à la prescription
👉 Bonne dose : la dose administrée doit être celle indiquée sur la prescription
👉 Bonne voie : l’administration est-elle orale ? Par injection ? Topique ?
👉 Bon moment : veiller à administrer le médicament au bon moment en prenant en compte les recommandations du prescripteur et les interactions médicamenteuses possibles.
Cette étape est cruciale et fait partie des plus importantes du circuit du médicament, car sujette aux erreurs. Envie de rafraichir vos connaissances ou celles de vos équipes sur le circuit du médicament ? Formez-vous ! ⤵️
Étape 4 : Le suivi et évaluation
La dernière étape du circuit du médicament a pour but de suivre l’efficacité du traitement. Pour cela, le soignant en charge du patient propose un rendez-vous de suivi durant lequel il évaluera la réponse au traitement et les éventuels effets secondaires.
Si besoin, le soignant peut adapter ou changer la posologie du traitement.
Pourquoi est-il nécessaire d'améliorer le circuit du médicament ?
Le défi principal à relever concernant le circuit du médicament est la diminution des Évènements Indésirables Graves (EIG), encore trop nombreux.
Les erreurs à l’origine de ces EIG sont multiples.
En effet, les acteurs amenés à agir dans le circuit du médicament sont nombreux et très divers. Il est possible que certains aient une mauvaise compréhension des tâches qui leur ont été, ou non, assignées, amenant à des actions doubles, ou manquantes. Il peut y avoir des erreurs humaines, d’inattention, d’interprétation, de pratiques, causées par la fatigue, la surcharge de travail ou l’habitude.
Cette multitude de sources rend difficile l’identification précise de l’erreur ou de son responsable.
Il est nécessaire de réduire la survenance de ces erreurs, d’une part en sensibilisant les professionnels de santé aux risques engendrés, d’autre part en leur apportant les outils nécessaires à une bonne pratique.
Le circuit du médicament : comment l'améliorer ?
L’amélioration du circuit du médicament en établissement de santé passe en premier lieu par une sensibilisation des professionnels de santé, une communication efficace, une montée en compétence et une bonne formation.
👉 Sensibiliser les équipes
Il est primordial que chaque acteur du circuit du médicament ait connaissance des risques engendrés par une erreur, même minime.
Sensibiliser les équipes permet de rendre chacun plus attentif à ses gestes et de diminuer le nombre d’Évènements Indésirables Graves.
Cela induit d’acquérir une bonne connaissance des gestes à éviter et des effets négatifs qui y sont directement liés.
Une fois vos équipes sensibilisées sur le sujet, il est essentiel de mettre en place des mesures pour prévenir les erreurs liées aux médicaments et assurer la sécurité des patients.
👉 Améliorer la communication
La communication doit être claire et efficace entre les membres de l’équipe médicale. Il est crucial que chaque professionnel de santé impliqué dans le parcours du médicament puisse partager les informations pertinentes, telles que les allergies, les traitements en cours et les antécédents médicaux du patient.
👉 Apprendre des erreurs
L’utilisation de technologies telles que les systèmes de prescription électronique peut contribuer à réduire les erreurs de médication. Ces systèmes permettent de vérifier les interactions médicamenteuses potentielles, de détecter les posologies incorrectes et d’alerter les professionnels de santé en cas de risques. Cependant, en plus de cette aide, un suivi rigoureux des événements indésirables graves et une culture de la transparence sont nécessaires. Les erreurs doivent être signalées, analysées en profondeur et utilisées comme des opportunités d’apprentissage pour améliorer continuellement la sécurité des patients.
👉 Former les équipes
Une formation adéquate des professionnels de santé est essentielle pour garantir un circuit du médicament sans erreurs. Ils doivent être conscients des erreurs les plus courantes et des mesures de prévention à prendre.
Former ses équipes pour éviter les erreurs dans le circuit du médicament
La meilleure façon d’éviter les erreurs et d’améliorer le circuit du médicament dans votre établissement est évidemment de former vos professionnels de santé. Dans une quête constante, l’HAS met régulièrement à jour ses critères de certification. Les plus importants, selon la certification V2023, sont :
👉 2.2-07 : La sécurité de la prise en charge médicamenteuse du patient bénéficie d’une conciliation des traitements médicamenteux
👉 2.3-01 : Les équipes respectent les bonnes pratiques d’identification du patient à toutes les étapes de sa prise en charge
👉 2.3-03 : Les équipes respectent les bonnes pratiques de prescription et de dispensation des médicaments
👉 2.3-04 : Les équipes respectent les bonnes pratiques d’administration des médicaments
👉 2.3-07 : L’approvisionnement, le stockage et l’accès aux produits de santé sont réalisés conformément aux recommandations de bonnes pratiques
👉 3.3-02 : L’établissement soutient une culture de sécurité des soins
Le droit à l’erreur
Que la formation soit initiale, ou simplement une piqure de rappel pour les soignants, elle comporte de nombreux avantages. Elle permet notamment une meilleure compréhension du circuit du médicament, une amélioration de la sécurité, une optimisation de l’efficacité, le respect des réglementations, le renforcement de la collaboration et l’actualisation des connaissances.
La formation donne également aux soignants le droit à l’erreur sans risquer de mettre la vie d’un patient en danger. Ainsi, ils prennent confiance en eux et commettront moins d’erreurs en situation réelle. Ces avantages contribuent à une meilleure prise en charge des patients.
Quel format privilégier pour former au mieux vos équipes au circuit du médicament ?
Le Serious Game : la meilleure façon de former votre équipe
De plus en plus connu, le Serious Game (ou jeu sérieux en français) est un mode d’apprentissage en vogue dans plusieurs secteurs d’activité. Le principe est simple : créer une formation sous forme de jeu. A la fois ludique et pédagogique ce type d’apprentissage facilite la rétention d’information.
Dans la formation sur le circuit du médicament, le Serious Game à de nombreux avantages :
👉 Il permet de se familiariser avec le circuit du médicament de manière virtuelle et de mettre en pratique les connaissances théoriques.
👉 Il donne le droit à l’erreur : les apprenants explorent différentes situations et peuvent prendre des décisions sans conséquences directes, ce qui favorise l’apprentissage et la compréhension approfondie du sujet.
👉 Il engage et motive les apprenants : conçu pour être divertissant et stimulant. Le Serious Game utilise les mécanismes du jeu, ce qui permet un meilleur engagement des apprenants et les motive à poursuivre leur apprentissage. Cette méthode de formation permet également d’augmenter la motivation intrinsèque des apprenants et favorise une meilleure rétention des connaissances.
Pourquoi choisir Simango pour former vos équipes ?
Pour améliorer le circuit du médicament, les professionnels doivent se former. Mais comment rendre ce moment stimulant ? Grâce à la simulation numérique.
Simango a choisi de proposer aux apprenants une méthode d’apprentissage alternative : le serious game !
Il s’agit d’un habile combo entre un enjeu sérieux et les caractéristiques des jeux : notion de progression, de nouvel d’essai, de réussite et d’échec.
Dans la formation « améliorer le circuit du médicament en établissement de santé », l’apprenant se déplace dans la chambre du patient, étudie l’environnement et effectue les actions de la façon qui lui semble la plus adaptée.
Il échange avec les protagonistes qu’il rencontre, au travers de discussions à choix qui auront, pour chacune, des suites différentes.
Le chemin qu’empruntera le scénario dépendra alors des actions de l’apprenant.
L’objectif ? Effectuer les gestes les plus justes, de la préparation à l’administration des médicaments, en évitant les pièges !
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